Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/269

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ver que la première race étoit héréditaire : c’est cette longue suite de roix, tous sans puissance et sans autorité. Il falloit donc que les François eussent pour la famille de Mérovée un respect à peu près pareil à celui que les Turcs ont pour le sang d’Othoman (sic) : 5 ce qui présuppose une couronne héréditaire et non élective. Et, si elle avoit été élective, comment auroit-on élu tous ces insensés ?

1591* (1961. III, f° 261 v°). — Dagobert. — Ses actions sont pesées : d’un côté sont ses péchés, qui 1o trébuchent ; un moine met dans l’autre plat de la balance l’abbaye de Saint-Denis, des moines bien gros et bien pesants. Il auroit fallu bien des péchés pour résister à cela.

1592*(2o36. III, f°334). —Je remarque que, quand 15 les Barbares inondèrent l’Empire romain, ils n’exercèrent point de cruauté particulière contre les ecclésiastique et ne firent pas paroître de zèle de religion : uniquement curieux du butin et de la subsistance. Mais les mêmes Barbares, qui inondèrent 3o l’Empire de Charlemagne, exercèrent d’étranges barbaries contre les ecclésiastiques, l’Église (sic), les monastères.

Quand les Romains chassèrent les Barbares et les obligèrent, par frayeur, de refouler vers la Scandi- 25 navie, ils ne leur parlèrent point de religion, mais de prendre les mœurs romaines, de payer des tributs, d’obéir. Quand les Francs rentrèrent dans la Germanie, ils ne leur parlèrent que de baptême,