Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/317

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Dans le siège d’une ville, Philippe, de Macédoine, reçut un coup de flèche. Il y avoit sur la flèche : « Aster envoye ce trait mortel à Philippe. »

1738(1o14. II, f° 37 v°). — Dans les conversations, il ne faut pas se croiser sans cesse : elles seroient 5 fatigantes. Il faut marcher ensemble. Quoiqu’on ne marche pas de front, ni sur la même ligne, on tient le même chemin 1.

1739 (1285. II, f° 135 v°). — Les conversations sont un ouvrage que l’on construit, et il faut 1o que chacun concoure à cet ouvrage. Si l’on le trouble, on se rend désagréable. Il y a des esprits qui démolissent sans cesse, à mesure que les autres édifient. Ils ne répondent pas au fait ; ils s’attachent à des minuties ; ils vont toujours à côté ; leurs objec- 0 tions ne sont pas tirées de la chose ; enfin, ils n’aident à rien et empêchent tout : car il faut remarquer que les bonnes objections aident comme les approbations.

Enfin, faites dans les conversations d’une manière »o libre, ce qu’on fait dans les dialogues d’une manière suivie2.

1740* (1682. III, f° 33). — L’esprit de conversation est ce qu’on appelle de Yesprit parmi les François. Il consiste à (sic) un dialogue ordinairement gai, dans 25 lequel chacun, sans s’écouter beaucoup, parle et

1. Voyez page 136.

2. Voyez page 3j, ibidem.