Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/381

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notre activité et notre industrie, on verra qu’il est infiniment utile d’encourager dans les citoyens le désir de faire fortune, et que rien n’y contribue plus que de leur faire sentir que les richesses leur ouvrent le chemin des honneurs. Dans tous les gouverne- s ments, on s’est plaint que les gens de mérite parvenoient moins aux honneurs que les autres. Il y a bien des raisons pour cela, surtout une qui est bien naturelle : c’est qu’il y a beaucoup de gens qui n’ont point de mérite, et peu qui en ayent. Il y a même 1o souvent beaucoup de difficulté à en faire le discernement, et à n’être pas trompé. Cela étant, il vaut toujours mieux que les gens riches, qui ont beaucoup à perdre, et qui, d’ailleurs, ont pu avoir une meilleure éducation, entrent dans les charges pu- 15 bliques.

4922 (549. I, f° 435). — Rien ne seroit plus capable d’attirer à M. le Cardinal cette immortalité qui est si bien due à son nom, à ses vertus, à son génie, qu’une réforme dans les loix du Royaume. jo

On pourroit, par des changements imperceptibles dans la jurisprudence, retrancher bien des procès.

Les avocats, charmés de voir le destin de tous les particuliers dans leurs mains, ne concourront point à un pareil dessein : tous gens de métier sont sus- *h pects.

M. Law vouloit retrancher le nombre des juges ; mais c’est les procès qu’il faut retrancher.

Comme la multiplicité des traités entre les princes ne fait que multiplier les occasions et les prétextes 3o