Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/394

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si générales, si peu précises : le vasselage ou la reconnoissance se connoissant par le fait, et la possession s’exerçant sans cesse.

XXIII. DROIT PÉNAL.

s 1943 (824.I, p. 531). — Parce que les hommes sont méchants, les loix sont obligées de les supposer meilleurs qu’ils ne sont ’. Ainsi la déposition de deux témoins suffit dans la punition de tous les crimes. Ainsi l’on juge que tout enfant venu pendant le ’o mariage est légitime.

1944 (469. I, p. 397). — Aristote dit que la vengeance est une chose juste, fondée sur ce principe qu’il faut rendre à chacun ce qui lui appartient2.

Et c’est la seule façon que la Nature nous ait

15 donnée pour arrêter les mauvaises inclinations des

autres ; c’est la seule puissance coôrcitive que nous

ayons dans cet état de nature : chacun y avoit une

magistrature qu’il exerçoit par la vengeance.

Ainsi Aristote auroit bien raisonné s’il n’avoit 2o pas parlé de l’état civil, dans lequel, comme il faut des mesures dans la vengeance, et qu’un cœur offensé, un homme dans la passion, n’est guère en état de voir au juste la peine que mérite celui qui offense, on a établi des hommes qui se sont chargés