Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/450

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Le commerce de l’Angleterre doit être plus odieux à la France que celui de toute autre puissance : car les autres puissances, faisant un grand commerce avec nous, si elles étendent leur commerce lointain 5 et s’enrichissent, nous profitons de leur opulence ; au lieu que, l’Angleterre ne commerçant presque point avec nous, elle acquiert des richesses qui sont entièrement perdues pour nous. Nous en avons le danger, sans en pouvoir jamais sentir l’avantage.

1o Les jalousies présentes entre l’Autriche et l’Espagne, d’un côté, et l’Angleterre, de l’autre, peuvent devenir, à cet égard, avantageuses à la France, s’il pouvoit résulter de là que les défenses faites aux Anglois de porter leurs principales marchandises

15 dans les pays de l’Empereur et de l’Espagne pussent subsister après la paix ’ ; parce que, par là, les Anglois se trouveroient privés de deux grands débouchés : les pays de l’Empereur et l’Espagne ; en quoi, elle perdroit beaucoup plus qu’elle ne peut gagner

2o et par la conservation de Gibraltar, et par la ruine de la Compagnie d’Ostende. Ce 7 mai 1727.

2020* (153. I, p. 132). — L’Angleterre n’a point de tarif réglé avec les autres nations : son tarif change, i5 pour ainsi dire, à tous les parlements. Pour décharger les terres, ils mettent de très gros droits.

Le droit d’entrée du bled étranger y diminue à proportion que le prix du bled y augmente.

1. * Il étoit impossible que cela durât.