Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/475

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

juridiction pour la correction des mœurs n’étoit que trop bornée. Je crois même que l’autorité du Pape nous est même, politiquement parlant, infiniment utile. Car, que deviendrions-nous dans cette nation turbulente, où il n’y a aucun évêque qui pense 5 comme son voisin ? Mais cela ne signifie pas que l’on aille violemment vous mener, et despotiquement, à une autorité qu’on nous soutient être sans bornes toujours, parce qu’elle l’est quelquefois, et en toutes les occasions, parce qu’elle l’est en quelques-unes. 1o

(J’ai barbouillé ceci sur les idées qui me sont venues à l’occasion d’une dispute sur la suppression des charges de présidents du Grand-Conseil, le 1erjanvier 1738, contre un homme d’Avignon qui soutenoit que le Roi alloit ôter les appels comme 15 d’abus au Parlement, et à qui je dis que cela ne seroit point, parce que le Conseil étoit trop sage pour ne pas voir que cela rendroit jansénistes tous les gens sages, qui n’avoient pas d’envie de l’être. Et, sur ce qu’il me dit : * Le Roi ne peut-il pas sup- 20 primer le Parlement ?» je lui répondis : « Monsieur, apprenez de moi que le Roi ne peut pas faire tout ce qu’il peut. »)

2050* (2164. III, f° 354 Vo). — Sur les Querelles de 17SS. — Taisez-vous et écoutez !... Ce sont vos 35 opinions qui sont en danger, et non pas la Religion qui y est.

Vous dites qu’il faut interroger les mourants sur la Constitution ; et, moi, je vous dis qu’elle est reçue, et qu’il ne faut plus interroger personne. — Vous dites "o