Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/519

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sur les autels du Dieu inconnu, est-il dit dans mon extrait de Lilius Gyraldus, page 73. — Les Athéniens n’étoient donc pas les seuls qui eussent une pareille Divinité.

2141* (860. II, f° 1). — Les supplications se fai- 5 soient du provenu des biens des condamnés. C’est pour cela qu’on les appeloit supplicia ; c’est pour cela aussi que les choses sacrées étoient appelées tantôt vénérables, tantôt exécrables : de bonis execrandorum. Ces confiscations se faisoient par le ministère 1o du grand-pontife, mais par ordre du consul ou du magistrat ; et il falloit, dit le même Gyraldus, que le peuple y assistât : sans cela la confiscation auroit été vaine. — Et cela nous trace encore une idée de la distinction des deux puissances chez les Romains, 15 dont j’ai parlé dans mon ouvrage1.

2142* (862. II, f° 1). — Les Romains voulurent que le nom latin de la ville de Rome fût inconnu, comme on le voit dans Plutarque, qui en cherche la raison. Gyraldus cherche quel étoit le nom du Dieu tutélaire 2o de Rome, et il croit que c’est Ops consiva. — Et c’est une grande sottise : ce n’étoit plus un nom dès que personne ne le savoit. — Pour le nom de la Ville, on l’ignore absolument, dit Gyraldus.

Chez les Hébreux, le nom de l’Ineffable n’étoit pas i3 caché, puisqu’il étoit écrit dans tous les livres. Il étoit seulement, par respect, défendu de le pronon

1. Voyez mon extrait de Lilius Gyraldus, sur ces confiscations, page 72.