Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/74

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— Il y a un morceau admirable, écrit aussi vivement qu’il y en ait : c’est la retraite de Schulembourg. L’auteur manque quelquefois de sens ; comme lorsqu’il dit que Patkul fut étonné lorsqu’on lui apprit 5 qu’il alloit être roué, lui qui avoit été brave dans les combats. Comme si la mort et le genre de mort n’étoient pas deux choses différentes !

925 (896. II, f° 10 v°). — Je dis : « Voltaire n’est pas beau ; il n’est que joli. Il seroit honteux pour l’Aca

1o démie que Voltaire en fût ; il lui sera quelque jour honteux qu’il n’en ait pas été. »

926 (1363. II, f° 196). —Je disois de la voltéromanie (sic) : « Cela est trop fort pour faire son effet. »

927 (138o. II, f ° 197 v°). — Il me semble que Vol15 taire croit l’attraction parce que c’est une chose

extraordinaire, comme on croit les miracles. Dans son livre, il ne s’attache qu’à nous en faire voir les prodiges. On voit qu’il veut vendre son orviétan.

928 (1382. II, f° 198). — Ouvrages de Voltaire, 2o comme ces visages mal proportionnés qui brillent de

jeunesse.

929* (1446. II, f° 211 v°). — Voltaire n’écrira

jamais une bonne histoire : il est comme les moines,

qui n’écrivent pas pour le sujet qu’ils traitent, mais

2b pour la gloire de leur ordre ; Voltaire écrit pour son

couvent.