Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/91

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rencontrer ce certo signor inglese, ch’era pieno di denaro.

981 (2120. III, f° 35o). — Combien de gens abusent de leur réputation. On reprochoit à un peintre fameux de certains mauvais tableaux. « Allez ! allez ! 5 dit-il, on ne croira jamais que ce soit moi qui les aye faits.»

982* (882. II, f<’ 5). — Étant à Milan, à dîner chez M. le prince Trivulce, un Italien dit qu’il n’avoit aucune estime pour l’architecture françoise. M. le 1o comte Archinto me dit : * Monsieur, vous ne dites rien sur ce que Monsieur vient d’avancer. > Je lui répondis : « Monsieur, c’est qu’il est impossible de répondre à une proposition pareille. Monsieur dit qu’il n’estime point l’architecture françoise, et cela ô signifie qu’il n’estime point l’architecture : car l’architecture françoise est la même que l’italienne et celle de toutes les autres nations. Elle consiste partout dans les cinq ordres, aux proportions desquelles les François n’ont augmenté, ni diminué, et, 2o à cet égard, ils ne méritent ni louange ni blâme. Et, si je disois, à Monsieur, que je n’estime point la géométrie italienne, il feroit fort bien de ne me pas répondre non plus. »

C’est pour vous dire, mon cher Président, que les ib Anciens ont découvert que le plaisir que l’on a lorsqu’on voit un bâtiment est causé par de certaines proportions qu’ont entre eux les différents membres d’architecture qui le composent. Ils ont trouvé qu’il