l’esprit est le plus tourné vers l’agrandissement.
Sans des circonstances particulieres[1], il est difficile que tout autre gouvernement que le républicain puisse subsister dans une seule ville. Un prince d’un si petit état chercheroit naturellement à opprimer, parce qu’il auroit une grande puissance, & peu de moyens pour en jouir ou pour la faire respecter : il fouleroit donc beaucoup ses peuples. D’un autre côté, un tel prince seroit aisément opprimé par une force étrangere, ou même par une force domestique ; le peuple pourroit à tous les instans s’assembler & se réunir contre lui. Or quand un prince d’une ville est chassé de sa ville, le procès est fini ; s’il a plusieurs villes, le procès n’est que commencé.
Propriétés distinctives de la monarchie.
Un état monarchique doit être d’une grandeur médiocre. S’il étoit petit, il se formeroit en république. S’il étoit
- ↑ Comme quand un petit souverain se maintient entre deux grands états par leur jalousie mutuelle ; mais il n’existe que précairement