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Liv. XXIII. Chap. XXI.

leur donnoient aucun avantage[1] civil : la dot[2] étoit caduque[3] après la mort de la femme.

Auguste ayant adjugé au trésor[4] public les successions & les legs de ceux que ces lois en déclaroient incapables, ces lois parurent plutôt fiscales que politiques & civiles. Le dégoût que l’on avoit déjà pour une chose qui paroissoit accablante, fut augmenté par celui de se voir continuellement en proie à l’avidité du fisc. Cela fit que, sous Tibere, on fut obligé de modifier[5] ces lois, que Néron diminua les récompenses des[6] délateurs au fisc, que Trajan[7] arrêta leurs brigandages, que Sévere[8] modifia ces lois, & que les jurisconsul-

  1. Loi XXXVII, §. 7. ff. de operib. libertorum, fragm. d’Ulpien, tit. 16, §. 2.
  2. Fragm. Ibid.
  3. Voyez ci-dessous le ch. xiii, du liv. XXVI.
  4. Excepté dans de certains cas. Voyez les fragm. d’Ulpien, tit. 18 ; & la loi unique, au cod. de caduc. tollead.
  5. Relatum de moderandâ Pappiâ Poppœâ. Tacite, annal. Liv. III, p. 117.
  6. Il les réduisit à la quatrieme partie. Suétone, in Nerone, ch. x.
  7. Voyez le panégyrique de Pline.
  8. Sévere recula jusqu’à vingt-cinq ans pour les mâles, & vingt pour les filles, le temps des dispositions de la loi Pappienne, comme on le voit en considérant les fragm. d’Ulpien, tit. 16, avec ce que dit Tertullien, apologet. ch. iv.