mettre à tous les citoyens de faire[1] leur testament devant quelques citoyens Romains puberes, qui représentassent le corps du peuple ; on prit cinq[2] citoyens, devant lesquels l’héritier[3] achetoit du testateur sa famille, c’est-à-dire, son hérédité ; un autre citoyen portoit une balance pour en peser le prix ; car les Romains[4] n’avoient pas encore de monnoie.
Il y a apparence que ces cinq citoyens représentoient les cinq classes du peuple ; & qu’on ne comptoit pas la sixieme, composée de gens qui n’avoient rien.
Il ne faut pas dire, avec Justinien, que ces ventes étoient imaginaires ; elles le devinrent ; mais au commencement elles ne l’étoient pas. La plupart des lois qui réglerent dans la suite des testamens, tirent leur origine de la réalité de ces ventes ; on en trouve bien la preuve dans les Fragmens d’Ulpien[5]. Le
- ↑ Inst. liv. II. tit. 10, §. I ; Aulugelle, liv. XV. chap. xxvii. On appella cette sorte de testament, per as & libram.
- ↑ Ulpien, tit. 10, §. 2.
- ↑ Théophile, instit. liv. II. tit. 30.
- ↑ Ils n’en eurent qu’au temps de la guerre de Pyrrhus. Tite-Live, parlant du siege de Veïes, dit : Nondum argentum signatum erat, liv. IV.
- ↑ Titre 20, §. 13.