par des ouvrages dignes d’un édile ou d’un proconsul Romain, née avec un génie admirable pour les affaires, douée de qualités qui avoient été si long-temps respectées, se soit vue tout-à-coup exposée à des supplices si longs, si honteux, si cruels[1], par un roi[2] dont l’autorité étoit assez mal affermie dans sa nation, si elle n’étoit tombée, par quelque cause particuliere, dans la disgrace de cette nation. Clothaire lui reprocha la mort de dix rois[3] : mais il y en avoit deux qu’il fit lui-même mourir ; la mort de quelques autres fut le crime du sort ou de la méchanceté d’une autre reine ; & une nation qui avoit laissé mourir Frédégonde dans son lit, qui s’étoit même opposée à la punition de ses épouvantables crimes[4], devoit être bien froide sur ceux de Brunehault.
Elle fut mise sur un chameau, & on la promena dans toute l’armée ; marque certaine qu’elle étoit tombée dans la