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de l’esprit des Lois.

sonnement si puérile. Le critique continue : L’auteur dit qu’il a bien des fois commencé & abandonné son ouvrage… Cependant, quand il jetoit au feu ses premieres productions, il étoit moins éloigné de la vérité, que lorsqu’il a commencé à être content de son travail. Qu’en fait-il ? Il ajoute : Si l’auteur avoit voulu suivre un chemin frayé, son ouvrage lui auroit coûté moins de travail. Qu’en sait-il encore ? Il prononce encore cet oracle : Il ne faut pas beaucoup de pénétration, pour apercevoir que le livre de l’esprit des lois est fondé sur le systême de la religion naturelle… On a montré, dans les lettres contre le poëme de Pope, intitulé Essai sur l’homme, que le systême de la religion naturelle rentre dans celui de Spinosa : C’en est assez pour inspirer à un chrétien l’horreur du nouveau livre que nous annonçons. Je réponds que non-seulement c’en est assez, mais même que c’en seroit beaucoup trop. Mais je viens de prouver que le systême de l’auteur n’est pas celui de la religion naturelle ; &, en lui passant que le systême de la religion naturelle rentrât dans celui de Spinosa, le systême de l’auteur