Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/111

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XII


Elle me regardait peindre. Cela demeurait pour elle étonnant et légèrement mystérieux. Elle suivait tous mes gestes avec attention, les sourcils levés, la bouche entr’ouverte, et si j’avais posé un ton qui précisait pour elle un détail, qui rendait plus lisible telle ou telle partie de ma toile, elle battait des mains en riant, son plaisir éclatait. C’était une enfant, l’enfant la plus vraie et la plus adorable… Je m’amusais à provoquer sa surprise, son admiration, en étalant sur ma palette les couleurs les plus vives, en y disposant les arcs-en-ciel et les feux les plus éclatants. Elle était sensible à cette beauté, elle s’extasiait.