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Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/121

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plus exquis et qui m’émouvait infiniment, elle se blottissait contre moi et se cachait la face contre ma poitrine… D’abord, quand elle s’était couchée, elle n’avait pas pu dormir. Elle se répétait tout ce que je lui avais dit, elle revoyait toutes les choses que je lui avais montrées et qu’elle ne connaissait pas. Les arbres, les bêtes, une ville, et la montagne et le fleuve… Elle avait mal à la tête. Tout cela dansait autour d’elle et lui donnait la fièvre. Elle avait cru qu’elle allait devenir folle. Elle se tournait et retournait dans son lit, elle était agitée… Ainsi tout cela existait, il y avait tant de choses qu’elle n’avait pas soupçonnées, le monde était si rempli de merveilles ! Elle ne s’en doutait pas, elle vivait paisible, insouciante à Houat, et en même temps tout cela existait aussi sur la terre, et elle en était aussi ignorante, aussi éloignée, que si ç’avait été dans une étoile !

Et puis, elle s’était mise à penser à moi, à