Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/151

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lement, fraternellement. J’étais content de partager mon repas avec ce brave garçon, dont la figure honnête me faisait plaisir à voir. Cela rompait pour quelques heures ma solitude qui, sans que je me l’avoue, commençait à me peser, encore que d’une manière presque constante elle fût peuplée par la pensée de mon amour. Mais ce soir, j’étais presque mélancolique. L’incident de la petite Bihic m’avait inquiété. Puis ce qu’avait dit Yvon sur la fin prochaine de l’été, en remontant, à cette heure voisine de la nuit où le cœur est disposé à s’émouvoir, à se serrer…

Je ne sais point ce que j’avais. Je passais par un instant de découragement. Je sentais mon bonheur menacé, tout à coup j’éprouvais que cette idylle en plein ciel ne pouvait pas toujours durer, que maintenant elle demandait une conclusion, qu’il conviendrait bientôt de prendre une résolution. Aussi bien, depuis