Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/163

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avec une extrême surprise : cela décidément ressemblait trop à un conte. Elle jetait autour d’elle des regards inquiets ; elle ne savait plus que penser ; elle était désorientée, égarée plutôt que charmée. À la fin elle se jeta dans mes bras, haletante, effarouchée et se blottit contre moi :

— Où sommes-nous ? où sommes-nous donc ? répétait-elle d’une voix anxieuse.

— Que crains-tu, mon ange ?… Tu es avec moi ? Et n’est-elle pas jolie cette grotte toute verte ? lui demandai-je très doucement.

— Je ne sais pas. Je n’ai jamais rien vu de pareil. Cela me fait peur. Il me semble que je rêve. Je ne sais plus où je suis, et toi, je ne sais plus qui tu es…

Je l’écoutais, en regardant ses yeux que cette lumière rendait glauques. Puis je les baisais… Alors elle sortit brusquement de son rêve. Elle s’écria en riant :

— … Mais non, c’est toi, toi mon amour,