Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/190

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grondait, puis, subitement, baissant le ton, il susurrait, sifflait, prenait un accent pleurnichard, pour redevenir bientôt autoritaire, impétueux et dominateur. Alors toute la troupe des autans se mettait à crier, à grogner, à huer, dans un vacarme, dans une cacophonie sauvage, jusqu’au moment où une voix surpassait peu à peu les autres, telle que la voix d’un orateur qui fait enfin entendre ses raisons, donne des coups de gueule, hurle, et puis subitement se tait.


Une accalmie, le vent est tombé, grand silence… Je sors. Le temps est gris, l’humidité me pénètre, tout est triste… Le ciel est une voûte grise d’où ne tombe aucune lumière… pas un trou, pas une percée claire dans cette morne grisaille uniforme…

Parfois, quand il soufflait ce vent violent, je m’allais gîter dans un trou de rocher pour regarder la mer. Le ciel était ballonné de gros