Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/232

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entendîmes, venant de la mer, une voix qui faisait doucement : Ho ! Ho ! Ho !

Je reconnus la voix d’Yvon. Je dis :

— C’est toi, Yvon ?

Il répondit :

— C’est moi…

Et il continua à faire de temps en temps : Ho ! Ho ! Ho ! pour que nous sachions où se trouvait le bateau.

Je repris :

— Nous venons tout de suite.

Je me déchaussai et remontai les jambes de mon pantalon. Puis je me chargeai de nos bagages et j’entrai dans l’eau. Je fis quelques mètres, sentant le sable sous mes pieds nus, et me guidant sur la voix de mon ami. J’aperçus bientôt l’ombre du bateau. Je l’atteignis, j’y vidai mes bagages, puis je revins à terre.

Alors, je pris Anne dans mes bras, ce cher fardeau, ce léger fardeau de mon amour, et je retournai à la barque. Et en la portant, et en