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Je reviendrai encore à ces conversations, à ce génie si lumineux. L’équipage l’admirait. Il y a dans le naturel et dans les manières vraies quelque chose qui séduit ; avec le matelot comme avec l’officier, il était ce qu’il devait être, s’enquérant avec intérêt de ce dont il devait s’enquérir.

Dans une telle position, il conservait autant de calme d’esprit que s’il eût été aux Tuileries. Il était facile de juger que ce n’était pas un rôle qu’il s’était imposé ; d’aussi près, rien ne se joue longtemps avec succès. Son courage moral, sa liberté d’esprit, tout était de nature, et là était le charme.

J’aurai souvent occasion de revenir sur ce côté de son caractère, qui a dû nécessairement rester dans l’ombre pour beaucoup de personnes qui ne l’ont approché que pendant qu’il était sur le trône. Je dirai aussi qu’il était bon, profondément bon ; mais continuons notre sailing[1].

Le fier amiral se défendait autant qu’il le pouvait contre l’influence qu’exerçait l’Empereur ; mais il rendait justice à tout ce qui la

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