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Montholon se trouvait obligé de faire non seulement son service, mais celui des absents.

L’Empereur, debout la nuit, suivant sa coutume, s’aperçut que c’était toujours le même qui se présentait pour recevoir et transmettre les ordres.

Mais avant d’aller plus loin, je dois dire un mot des anciennes relations de la famille Bonaparte avec celle de M. de Montholon.

Vers la fin de 1792, M. de Sémonville[1], nommé ambassadeur à Constantinople, s’étant embarqué à Toulon sur la frégate la Junon, mise à sa disposition par le Gouvernement, reçut l’ordre de se rendre en Corse, pour y attendre ses dernières instructions. Il y était arrivé lorsque l’escadre de l’amiral Truguet relâcha dans la rade d’Ajaccio, à la suite d’un coup de vent qui avait causé la perte de la frégate la Perle et celle du vaisseau de 74, le Ven-

  1. Charles-Louis Huguet de Montaran de Sémonville, depuis marquis de Sémonville (1759-1839), ancien conseiller au Parlement de Paris, qui fut en dernier lieu grand référendaire de la Chambre des Pairs, à dater de 1814, avait épousé la marquise douairière de Montholon, née Rostaing. M. de Sémonville n’ayant pas eu d’enfants, adopta ceux de sa femme qu’il avait élevés et qui devinrent ainsi, légalement, Montholon-Sémonville.