Page:Montholon - Souvenirs de Sainte-Hélène, 1901.pdf/17

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

geur, qui échoua sur les bas-fonds de la rade d’Ajaccio.

À cette occasion, l’amiral Truguet pria M. de Sémonville de lui prêter la frégate la Junon, ce à quoi l’ambassadeur consentit.

Quelques jours après, cette frégate prit part à l’attaque de Cagliari et y fut démâtée, ce qui força M. de Sémonville à attendre, à Ajaccio, que le Gouvernement lui expédiât, de Toulon, une autre frégate, la Cornélie, qui n’arriva que six semaines après. Le jeune Charles de Montholon étant resté à bord, assista au bombardement de Cagliari, ce qui a fait écrire dans des biographies qu’il avait servi d’abord dans la marine ; ce n’est pas exact.

Pendant ce séjour forcé en Corse, M. de Sémonville ne tarda pas à faire connaissance avec la famille Bonaparte qui lui fit les honneurs d’Ajaccio. Il était accompagné de Mme de Sémonville et de ses quatre enfants : deux fils et deux filles. Napoléon, capitaine d’artillerie, était alors en congé chez ses parents. Il se mit à la disposition de l’ambassadeur. Ses frères et sœurs étaient en rapport d’âge avec les enfants de Mme de Sémonville.