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son temps, il avait rompu, dès sa jeunesse, avec la pratique de la religion. Pourtant, il avait gardé l’empreinte de sa première éducation et de la foi de son enfance. Il était resté chrétien et catholique au fond du cœur[1].

Il s’est beaucoup occupé de religion à Longwood. Il a lu l’Ancien Testament, tous les Évangiles, les Actes des Apôtres, Bossuet, Massillon, etc. Il professait une grande admiration pour saint Paul.

On a prétendu qu’il avait un faible pour la religion de Mahomet.

Il est vrai que sa répugnance à croire ce qu’il ne pouvait comprendre, unie à sa foi profonde en l’existence de Dieu, concordait avec le système des mahométans : « Ce qui me plaisait dans

  1. On lit dans les Mémoires du prince de Metternicht. t. Ier, p. 280 : « Napoléon n’était pas irréligieux dans le sens ordinaire de ce terme. Il n’admettait pas qu’il eût jamais existé un athée de bonne foi ; il condamnait le déisme comme le fruit d’une spéculation téméraire. Chrétien et catholique, ce n’est qu’à la religion positive qu’il reconnaissait le droit de gouverner les sociétés humaines. Il regardait le christianisme comme la base de toute civilisation véritable, le catholicisme comme le culte le plus favorable au maintien de l’ordre et de la tranquillité du monde moral, le protestantisme comme une source de troubles et de déchirements. »