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tu es présent à sa mémoire comme si elle ne t’avait jamais quitté. Je ne puis même insister sur l’éloignement où tu es de nous sans que son cœur se gonfle. Elle te mêle à tous ses jeux ; elle t’écrit, et toujours pour que tu reviennes. Elle a un cœur parfait. On ne peut être plus gentille, plus caressante, plus sensible, plus reconnaissante, plus aimable à tous ; c’est une merveille enfin. J’ai eu aussi mon tour d’être malade. Je viens d’avoir un rhume très fort, sans fièvre cependant ; mais je suis changée. J’ai toujours mes douleurs de rhumatisme. Ma poitrine est devenue délicate depuis la fluxion de poitrine que j’ai eue à Sainte-Hélène. J’ai manqué la première saison des eaux ; je prendrai la seconde, qui dure tout septembre. Mon médecin pense sur moi comme en pensait Corvisart (qui vit encore) et Barbier.

Je suis étonnée que, dans tes lettres, tu ne me dises jamais si tu as pris quelque détermination qui me mette à même de cesser la gestion que tu m’as confiée.

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Tous les retards me désespèrent. Je donnerais tout un monde pour que cette affaire fût terminée, et tu as l’air de n’y pas songer. Jamais je n’irai te rejoindre en laissant les choses en l’état. En outre du capital, il y a les intérêts qui courent à ton grand détriment : cela fait boule de neige.

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