Page:Montholon - Souvenirs de Sainte-Hélène, 1901.pdf/61

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heureuse. En général, je n’ai rien trouvé dans les officiers de la marine anglaise qui justifiât le nom que leur donnait le roi George iv : il les appelait des loups de mer. Je les ai trouvés francs, simples, bons et remplis d’attentions délicates, depuis leur drog qu’ils vous font prendre contre le mal de mer, jusqu’à la discrétion et l’obligeance qu’exigeait notre position. Le capitaine Maitland a fait preuve de loyauté dans sa conduite envers l’Empereur. Ce n’est pas sa faute si ce terrible cabinet de lord Bathurst n’a pas cru devoir suivre son exemple et s’honorer à jamais par une conduite noble et généreuse, à la hauteur de la position où se trouvait alors l’Angleterre vis-à-vis de ses alliés. L’Empereur, en Angleterre, vivant dans un château, leur eût procuré sur les affaires du continent une prééminence que ne pouvait qu’affaiblir la distance de Sainte-Hélène à la Tamise. Il y avait de la haine, non dans le peuple anglais, ni même dans toute la haute aristocratie, mais dans une partie seulement et dans quelques membres du cabinet, ainsi que le prouvera notre apparition à Plymouth. À deux heures et demie, nous étions de retour du Superbe sur le