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midshipman[1]. Le dîner était aussi bien servi que l’on pouvait obtenir à bord. Les vivres étaient bons et abondants. On s’était procuré hâtivement tout ce que l’on avait pu en conserves et en animaux de bord ; sauf l’eau qui était pourrie et le biscuit qui était vieux, on ne pouvait se plaindre.

L’Empereur portait, comme d’ordinaire, son uniforme de chasseurs, bas de soie, souliers à boucle. On avait eu soin de prendre une grande quantité de linge et tout ce qui lui était nécessaire. Sa tenue était celle des Tuileries ; les Français étaient en uniforme.

On ne peut se faire une idée des officiers anglais en mer : leurs habits, par le brillant des boutons, semblaient être neufs, le linge d’une blancheur remarquable. L’amiral était resplendissant et se promenait fièrement sur la poupe.

Le vaisseau avait besoin d’être repeint et le fut bientôt et souvent, ce qui nous déplaisait fort et me causait grand mal de tête. Cependant, le mal de mer avait passé et je pouvais m’occuper comme à terre ; le temps passait vite :

  1. Élève de marine, aspirant.