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lecture et promenade sur le pont toute la journée. L’amiral était très complaisant pour nous. Notre présence sur le pont devait souvent gêner.

Le 18, un bâtiment faisant partie du convoi nous rejoignit ; il avait des journaux pour l’amiral, ce qui fut une distraction. Notre escadre se composait du Northumberland, capitaine Ross, pavillon amiral ; la Havane, capitaine Hamilton ; le Furet, l’Eurotas, l’Écureuil, etc., etc. : en tout, un vaisseau de 80, une frégate de 44, une de 36, six bricks, deux stores ships (gabares).

Le 23 août, à une heure, on aperçut l’île de Porto-Santo et, peu de temps après, celle de Madère. Nous étions devant Funchal à six heures du soir. Un violent vent de siroco s’éleva et gêna l’amiral pour se maintenir en vue de Funchal où il voulait prendre des vivres. Assise sur le pont, je souffrais du mal de mer que la tourmente m’avait rendu et j’admirais les vagues en furie qui nous élevaient à une hauteur prodigieuse pour nous laisser retomber dans l’abîme. Ce spectacle pouvait inspirer la crainte ; mais je ne l’ai jamais éprouvée en mer