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caroline

annonça qu’il alloit voyager pour quelques années.

Oh ! quand j’appris qu’il commençoit par l’Angleterre, comme mon cœur palpita, comme j’aurois voulu lui confier alors mon secret, le prier de s’informer de Lindorf, le charger de ma lettre ! J’en cherchai le moment ; mais trop occupé des préparatifs de son départ, des regrets de quitter sa famille, je le vis peu, ou plutôt je ne pus prendre sur moi d’entamer avec lui cette conversation. Souvent je m’approchois de lui ; je lui parlois de son départ prochain, de l’Angleterre ; mais si je voulois essayer d’ajouter un mot sur l’objet qui m’intéressoit uniquement, je me troublois, je ne savois plus comment m’exprimer, et je finissois par me taire, en rougissant comme si j’avois parlé, ou qu’on eût pu deviner ma pensée.

Mademoiselle de Manteul, presque toujours en tiers avec nous, voyoit