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LA TRADITION FRANÇAISE

exquis qu’il nous était apparu orateur superbe. Il peut sans crainte se comparer à lui-même : les angles opposés par le sommet sont égaux.

Avant lui, nous avons entendu Blériot — qu’il me permette de l’appeler ainsi — Blériot, que les jeunes gens de cette galerie ont acclamé chaleureusement pour l’avoir rencontré déjà, là-haut, un peu plus près des étoiles ; Blériot, qui a décrit naguère sur le ciel la courbe hardie, inattendue, fantastique, de l’entente cordiale, apportant ainsi à notre patriotisme complexe un élément nouveau de confiance, d’enthousiasme et de fierté, Blériot, qui est à l’origine de ce mouvement magnifique qui plane aujourd’hui sur la France : car il semble que les ailes des vieux moulins de Bretagne et d’Anjou se soient détachées soudain pour voler à la défense des frontières menacées.

Enfin, celui que nous vénérons comme un maître, M. Gabriel Hanotaux ; l’auteur de Richelieu, on le lui rappelait hier fort à propos ; l’auteur de l’Histoire de la France contemporaine, nous le savons tous, mais aussi l’auteur plus ému, plus vibrant, j’allais dire plus paternel, de ce livre admirable, La Fleur des Histoires françaises, dont je voudrais vous lire un chapitre (si on pouvait, en quelques minutes, lire de pareils chapitres), celui des Batailles françaises, où il est dit que la France et l’Angleterre ont