Missisquoi, renommée pour la pêche de ce centrarchidé, dans les lacs du bassin de l’Ottawa, dans le fleuve Saint-Laurent, depuis Trois-Rivières jusqu’à Ontario, comme dans les lacs des Laurentides et des cantons de l’Est, vous rencontrez bien les deux espèces universellement connues d’achigans, mais dans chaque endroit vous les trouvez différents par leurs mœurs, leurs appétits, leur taille ou le goût de la chair. Dans les eaux courantes des grands rapides, et même des lacs d’expansion du Saint-Laurent, entre Québec et Cornwall, la chair de l’achigan, aux mois de juillet et août, est aussi saine et bonne qu’en tout autre temps de l’aNnée. Il en est ainsi dans les lacs ferrés des Laurentides. Quant aux cantons de l’Est et aux rivières de la côte sud jusqu’en aval de Québec, la canicule y ramollit le poisson, altère un peu le goût de sa chair. Pour lui rendre ses qualités culinaires, il suffirait toutefois de le faire dégorger cinq ou six jours dans une eau courante et pure.
Pour obtenir une réglementation efficace de la pêche en eau douce, il nous faudra nécessairement constituer des bureaux de circonscriptions, d’après le système anglais et écossais qui réussit admirablement bien.
Le produit annuel de l’achigan dans les deux provinces de Québec et d’Ontario, pour trois des dix années comprises entre 1884 et 1894 inclusivement, s’établit comme suit :
achigan | ||
Années | par livres | valeur. |
1884 |
589,000 |
$ 35,000 |
1889 |
702,000 |
$ 42,100 |
1894 |
752,000 |
$ 45,100 |
achigan | ||
Années | par livres | valeur. |
1884 |
237,150 |
$ 19,000 |
1889 |
111,000 |
$ 7,000 |
1894 |
127,000 |
$ 7,600 |
Il est temps que nous ouvrions les yeux sur les destinées de ce beau poisson qui se présentent sous des couleurs de plus en plus sombres. Repeuplons-en les lacs épuisés, transplantons-le dans des eaux nouvelles pour lui, répandons le plus possible chez nous, ce noble et vaillant poisson qui n’est nulle part plus vaillant, plus sain et plus succulent que dans les sources de nos rivières ou nord.