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LES POISSONS

adhérentes. La première dorsale, plus courte que les suivantes, est composée de 12 à 14 rayons ; on compte 19 à 21 et 17 à 20 rayons aux deux autres dorsales. La première anale, composée de 27 à 30 rayons, est complètement séparée de la seconde ; celle-ci comprend 17 à 20 rayons. Les ventrales ont les deux rayons externes allongés et très grêles ; le deuxième rayon, qui est le plus développé, arrivé à l’origine de la première anale.

« Le corps est brun rougeâtre, piqueté de noir sur le dos et sur les flancs, gris argenté sous le ventre ; assez souvent une tache noire se montre à l’aisselle de la pectorale : les nageoires impaires sont brunâtres, les ventrales sont d’un gris rosé.


MŒURS — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE


On n’est pas encore complètement éclairé sur la distribution et sur l’habitat du capelan. On le trouve assez généralement sur les côtes d’Angleterre, de Hollande, de Suède, de Norvège, dans la mer Baltique comme dans la mer du Nord ; il est très rare dans la Manche, et Moreau avoue qu’il ne l’a jamais vu sur les côtes de l’ouest de la France ; il se montre tantôt ici, tantôt là, avec abondance, et fait défaut sur de vastes étendues.

« Le capelan est très commun dans la Méditerranée, où on le prend pendant toute l’année ; il séjourne de préférence dans des profondeurs d’au moins 300 mètres. Parfois, à l’époque du frai, il se rapproche des côtes en nombre immense. « L’an 1543, écrit Rondelet, en nostre mer a eut si grande quantité de ce poisson, que par l’espace de deux mois les pêcheurs ne prindrent autre poisson, non sans grande perte ; car ce poisson ne pouvant se garder salé ne desséché, ils étaient contrains le fouir dans terre, craignant la puanteur d’icelui corrompu. »

D’après Bloch, les pêcheurs de la Baltique saluent avec joie l’arrivée du capelan, car on le considère comme le précurseur de la morue.

Outre les noms qui ont déjà été cités, Walbaum donne à ce poisson le nom de frost-fish ; Storer l’appelle morrhua pruinosa ; Günther, gadus tomcodus ; et Gill, microgadus tomcodus.

La description que Jordan fait de la petite-morue se rapproche beaucoup de celle de Sauvage ; elle n’en diffère vraiment que par la couleur des ventrales auxquelles le naturaliste français prête une teinte gris rosé, pendant que le savant américain n’y a vu que du gris.

À Trois-Rivières, la pêche a la petite morue se fait en grand, à ciel