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DES ENGINS DE PÊCHE
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Quand on n’a pas de corde filée on se sert de la méthode que nous avons indiquée au mot bricole. L’autre extrémité de l’empile sera montée par une bonne boucle garnie de soie poissée, à l’anneau mobile d’un émérillon C (fig. 103) ; on fixera l’anneau qui ne s’ouvre pas à l’extrémité de la ligne elle-même, et de cette manière l’empile sera libre quand on aura besoin de la faire passer, au moyen de l’aiguille à enferrer (fig. 106), dans le corps du poisson vif.

Quant au corps de ligne proprement dit (fig. 105), on comprend qu’il doit être solide ; aussi le fait-on en fort cordonnet de soie bien dévrillée, peint et verni comme nous l’avons indiqué. En général, on prend ce cordonnet plus fort que moins, et de la grosseur d’une petite paille de blé (fig. 105), car il n’est pas besoin de dissimuler bien adroitement le piège à un poisson plus gourmand que fin, et qui, confiant dans sa force brutale, ne s’occupe pas de savoir si, à de certains cordons, la bête qu’il convoite se tient par la patte.


Fig. 105. — Corps de ligne en cordonnet de soie verni.


Fig. 106. — Aiguille à enferrer.

On peut faire la ligne en cordonnet de lin ou de chanvre, mais celui-ci est moins fort, à grosseur égale, comme nous le savons, et dure moins longtemps, parce qu’il pourrit très aisément. Dans tous les cas, ce n’est point un mal de terminer la ligne, avant l’émérillon, par une avancée d’un mètre, au moins, de sorte florence tordue en deux ou trois brins. Excès de précaution, à la pêche, ne nuit pas souvent.


Fig. 107. — Fort moulinet pour grosses lignes à Brochet.
Il est utile encore d’avoir à sa canne un bon moulinet (fig. 107), car s’il ne se défend pas longtemps, le brochet a un premier mouvement de rage qui n’est pas sans mérite. On n’oubliera pas non plus une forte épuisette. Quelque solidement monté qu’il soit, rien n’assure le pêcheur qu’il accrochera le brochet par l’estomac ; mais dans tous les cas, plus il se servira de bricoles minces, plus il aura de chances de prise, plus il y aura nécessité d’intervention de l’épuisette.

Nous arrivons à la flotte. Le brochet se tient à mi-hauteur de l’eau ; il veut pouvoir surveiller le dessus et le dessous, et tenir le tout à sa portée : la flotte sera donc placée de manière à assurer au poisson vif une position intermédiaire. Or, cette flotte a beaucoup de choses à porter, et devra nécessairement être sorte, car elle soutiendra le grappin et sa monture métallique, l’émérillon, assez de plomb pour que le poisson vif ne puisse remonter à la surface de l’eau. Il faut donc ne pas craindre