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DES ENGINS DE PÊCHE

alors le poids de chaque goujon de bois s’ajoute encore à celui de la canne, et celle-ci devient insoutenable, à moins que l’on ne s’en serve que pour la pêche sédentaire. Mais, dans ce cas, une canne aussi compliquée est parfaitement inutile, une simple gaule n° iv est bien supérieure.


CANNE RUBANÉE (Système de Massas)


L’idée de préserver le roseau de la propension qu’il offre à se fendre au soleil ou à l’air, surtout après qu’il a été mouillé, a été parfaitement réalisée par l’application d’un ruban de fil, de soie ou de coton, roulé en spirale, aussi serré que possible, autour de chaque morceau de roseau. Ce ruban est imbibé, lors de sa pose, de bonne colle forte, puis, quand il est sec, recouvert d’un enduit imperméable et enfin d’un vernis.


Ces cannes sont excellentes, mais présentent également le défaut d’un poids plus lourd que celui qu’elles devraient avoir. Elles sont à peu près aussi lourdes que les cannes en bambou, et n’en ont ni la solidité ni l’élégance. Elles compensent cela par un prix moitié moindre — ce qui est bien quelque chose — et par l’avantage que l’on peut soi-même faire subir cet apprêt, soit à une canne de roseau que l’on fabrique pour soi-même, soit à une canne de roseau ordinaire que l’on achète toute fabriquée, et dont le prix, en définitive, est minime. Malgré la légère critique que l’usage de ces cannes nous a permis de faire, nous regardons l’application des rubans comme une idée neuve et un progrès réel.


L’inventeur fait remarquer en outre que l’on peut ainsi rassembler des matériaux de toute couleur, et de toute provenance, en ne s’occupant que de leurs qualités de souplesse et d’élasticité ; que ceux-ci, bien combinés, peuvent fournir une canne parfaite, sans offrir à l’œil un ensemble de morceaux disparates et choquants : on peut aussi alléger par le forage les pièces les plus grosses, etc.