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LES POISSONS

Sibérie. C’est chose possible, mais la science n’a pas encore vérifié leur identité, par une étude comparative consciencieuse. « L’Ombre » et « l’Ombre Chevalier » des grands lacs de Suisse, transportés en France, en Allemagne et en Angleterre, signalés en Russie et en Sibérie, appartiennent peut-être à cette famille des Thymmalés, mais revient-il à un humble Canadien-Français, casanier et loin des grands musées, de se prononcer sur un sujet scientifique de pareille importance ?

Le Porte-enseigne américain fraie au mois d’avril, et ce même poisson, sur le vieux continent, fraie en mars et avril, et quelquefois en mai. Rarement atteint-il une longueur de plus de quinze pouces, un poids de plus de deux livres. Il se nourrit d’insectes et de mollusques. Poisson sportif du nord avant tout.


LE POISSON-BLEU

Appelé comme témoin devant le comité du sénat, à Ottawa, le 25 avril 1888, Monsieur George U. Dawson déclare :

« Le poisson-bleu ressemble à la truite, de forme et de taille, seulement il a une fort grande nageoire dorsale. C’est un poisson sportif, presque autant que la truite, qui peut se pêcher à la mouche, et qui est très bon à manger. Il se trouve dans les affluents du Mackenzie, et jusqu’aux sources mêmes de la rivière de la Paix et de la rivière aux Liards ; on le rencontre pareillement dans les eaux supérieures du Youkon, lequel, comme on le sait, se jette dans la mer de Behring. »

Et le 27 du même mois, devant le même comité, Monsieur Joseph A Graham disait :

« Le poisson-bleu est un des plus beaux poissons que je connaisse. Il est plus beau même que le maquereau. C’est tout à la fois un poisson des régions arctiques et des montagnes Rocheuses. On le trouve dans les barren grounds, et nous en avons pris quantité de pièces dans les eaux courantes de la passe de la Paix, 56° de latitude. Quand ce poisson avait mordu à l’hameçon, il faisait des sauts de deux pieds, ou à peu près, hors de l’eau, et l’éclair de ses couleurs, au soleil, nous donnait alors les plus vives émotions. »