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LES POISSONS

truites, et, à mesure que l’on approche de la côte, une magnifique variété d’ombre.


« La plupart des rivières qui se jettent dans l’océan Arctique, et au moins cinq de celles qui se déchargent dans la baie d’Hudson, du côté ouest, fourmillent d’une variété de saumon connu sous le nom de saumon arctique. Il y a quelques années, le professeur Robert Bell m’a donné un spécimen de ce saumon, ainsi qu’un spécimen d’ombre, que j’ai conservés, depuis, dans l’alcool ; je me ferai un plaisir de vous en faire cadeau, car je sais qu’ils sont intéressants. Je ne parlerai pas de ce poisson particulier du fleuve Mackenzie, qui a plusieurs des mœurs du saumon, et que les voyageurs arctiques appelaient, comme on l’appelle encore, « l’inconnu. » Je n’en ai jamais vu de spécimen, mais il est certain qu’en amont des chutes de la rivière du Grand-Esclave, près du sort Smith, le saumon proprement dit ne se rencontre pas, et c’est une chose étrange, étant donné que les têtes d’au moins deux des affluents occidentaux du fleuve McKenzie ainsi que les rivières Liard et de la Paix se confondent presque avec celles des rivières de la côte occidentale, qui toutes contiennent du saumon.


« Il y a quelques années, je discutais cette question avec l’honorable Edgar Dewdney, lieutenant-gouverneur de la Colombie Britannique, et ce dernier s’accorde à dire avec moi que l’on pourrait facilement et à peu de frais prendre des saumons dans les lacs de la Colombie Britannique, juste avant le temps du frai, et les déposer dans quelques-uns des lacs formant les eaux de tête de l’Athabasca. L’on devrait, je crois, tenter l’expérience, car ce serait le moyen de rendre plus poissonneuses les rivières Athabasca et Grand-Esclave, ainsi que leurs affluents. »


VOYAGE DE MacKENZIE


« Le premier voyageur savant qui traversa les chaînes de montagnes entre les plaines du Nord-Ouest et la mer, fut Mackenzie, en 1792 ; il descendit le cours moyen du Fraser, qu’il croyait être la Columbia et qui fut dénommé plus tard, en 1806, d’après le traitant écossais Simon Fraser. Les voyageurs, pour la plupart employés de la compagnie d’Hudson, qui firent connaître cette partie du versant océanique, étaient presque tous Écossais : en leur honneur la contrée reçut le nom longtemps en usage de New-Caledonia.