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RENCONTRES

tinuait de servir son pays et de donner à sa race un exemple que sans doute un jour le bronze perpétuera parmi nous.

Nous vivons du passé. Notre survivance n’est qu’une longue et fière obéissance à la grande loi de nos origines, et celles-ci ne tiennent pas seulement dans le fait de la venue sur notre sol d’héroïques pionniers, elles remontent à l’idéal qui animait ces hommes, à l’esprit et au génie latin. Dans le sentiment profond qui illumine la trame de notre histoire, dans cette longue résistance aux menaces du nombre et de la force, dans cette terreur de l’oubli et cet inlassable besoin de victoire, comme il renaît magnifiquement le geste franc.

Aujourd’hui, la lutte n’est plus aussi brillante. Elle s’accomplit sur un autre terrain, avec des armes moins familières peut-être à l’énergie française. Mais la condition première de notre existence subsiste toujours, et si le geste est moins beau, la surveillance est la même. Il nous incombe de réaliser la logique de notre destinée en complétant notre unité par une culture qui soit française, et en con-