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SOUVENIRS

sachons que la sérénité, l’endurance, le sang-froid dans l’épreuve sont nos plus hautes vertus. Le reste va de soi, c’est-à-dire la fureur au combat, le mépris de la mort. »

Pour combattre, la France s’enveloppa d’un morceau d’horizon.

Derrière le mur des armées, la nation s’organisa à leur exemple. Chacun comprit son devoir et s’y adapta. La victoire pouvait dépendre du plus humble, car la tâche était commune. Le travail obscur n’en fut pas moins admirable. Il fallait des armes, des munitions et des vivres ; des hôpitaux, des usines et des transports. Il fallait la pensée, la science, l’action et jusqu’à l’art. Ce fut un faisceau.

La France a tenu quand la Belgique allumait sur les hauteurs de Liège les feux de sa vigilance. Elle a tenu quand l’Angleterre, gagnée par les ressacs de la mêlée, forgeait ses armes et veillait sur les mers. Elle a tenu jusqu’à ce que les Dominions habitués aux distances les franchissent et jusqu’à ce que l’un d’eux lui ramenât ceux de son sang. Elle a tenu pour que l’Italie joignît à la justice de rester neutre, le geste de ne pas demeurer