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L’INSTITUT SCIENTIFIQUE

même, une charte de la Province de Québec consacra l’existence du nouvel organisme dont les cadres furent constitués sur la base d’une collaboration française et canadienne, gouvernementale et universitaire.

Les statuts assignaient à l’Institut la tâche d’appeler au Canada des savants français éminents pour y donner des cours : et celle d’établir des échanges de professeurs entre les universités françaises et les universités canadiennes.

Plutôt qu’un établissement d’enseignement, il était et est resté un centre d’expansion dont le rôle s’exerce grâce au concours des universités. En France et au Canada, des Conseils assurent la liaison sous le patronage de comités d’honneur, français et canadien, qui groupent de hautes personnalités.

L’Institut scientifique franco-canadien fut inauguré le 22 janvier 1927 dans la Salle Saint-Sulpice, au cœur de notre Quartier latin.

Son nom le plaçait sous le signe de la science qui nous apporte dans le domaine matériel un singulier élément de puissance. Dès cette année, des savants allaient parler de pédagogie, de bactériologie, de médecine et de physique.

Malgré ce programme résolument pratique, la leçon d’ouverture fut confiée à un maître de la philosophie, M. Étienne Gilson, qui apparut ainsi au révérend père Antonio Lamarche en qui vivait un esprit tout de grâces et de nuances. « Le titulaire de la Sorbonne, apparemment jeune encore, les cheveux châtain clair, le sourire abondant, d’allure ouverte et simple, de mise distinguée, s’avance vers l’auditoire comme la démonstration vivante que sa spécialité n’a rien au fond de rébarbatif. Comment un si charmant homme pourrait-il