Page:Moréas - Les Premières Armes du symbolisme, 1889.djvu/49

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les lignes : caractéristiques de toute renaissance. » Après cela, on voit de reste pourquoi M. Jean Moréas ne veut pas qu’on appelle ses amis des décadents. Quant à savoir pourquoi il leur donne le nom de symbolistes, c’est moins facile, et je serais encore, à l’heure qu’il est, un peu embarrassé de le dire.

Mon embarras vient surtout de ce que je ne sais pas exactement ce que c’est que le symbolisme. Il est vrai que M. Jean Moréas l’explique. Mais il est vrai aussi que son explication est difficile à suivre.

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M. Théodore de Banville n’a point porté au symbolisme l’aide qu’on attendait. Il s’est tu, « il a failli à son devoir d’aîné et de poète lyrique. » Il est impardonnable et il ne sera point pardonné. Jadis, M. Taine trompa l’espoir des naturalistes. M. Zola comptait que M. Taine serait son critique, et aujourd’hui encore M. Zola voit avec douleur que M. Taine a manqué à sa mission. Semblablement M. Théodore de Banville. Les symbolistes attendaient qu’en ses vieux jours ce poète savant et charmant chantât, à leur venue, le cantique de Siméon. Et parce qu’il n’a point chanté de prophétie, ils disent qu’il n’est qu’un faux devin et un inutile chanteur.

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Parmi les écrivains français dont vous voulez restaurer la langue, vous nommez François Rabelais, Philippe de Comynes (et non point Commines, ainsi que vous l’écrivez), Villon et Rutebœuf, « écrivains libres, dites-vous, et dardant le terme acut du langage, tels des toxotes de