Page:Moréas - Poèmes et Sylves, 1907.djvu/117

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de ce cœur, telle la plaine féconde,
m’allez-vous faire un cœur plus dénudé
que le bois par l’hiver émondé,
et plus stérile que l’onde.
Galatée ! L’osmonde
joliette,
l’aneth éclos à la matinale fraîcheur, la sarriette,
l’ache, si ma main les cueille,
des ronces ne valent la feuille.
Galatée ! L’ambre en chapelet,
le grenat semblable à la flamme, comme lait
les perles sitôt remuées,
prases, jaconces, si j’en veux
tresser vos boucles de cheveux,
en roche bise sont muées.
Chères mains à toutes grâces vouées,
dame douce ! Cette guerre cessez,
et de pitié (comme
l’épine porte l’amome)
votre rigueur fleurissez.