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De La Vieille France

raude, le presse et le fait tomber à bas de son beau destrier qu’il saisit par les rênes.

En ce moment un autre chevalier parut. Il montait un superbe alezan. À sa prestance, Léonatus jugea ce combattant plus redoutable que le premier. Mais il se dit que le danger importait peu lorsqu’on faisait métier de chevalerie.

Sans perdre leur temps en paroles, le prince et le nouvel arrivant se préparèrent à lutter. Le chevalier qui avait été désarçonné restait là pour les regarder.

Ils s’éloignent pour prendre carrière ; puis ils reviennent l’un sur l’autre, et ils se reçoivent sur la lance. Le choc fut rude, et les écus sont brisés et fendus.

Toutefois, les champions n’ont pas quitté les étriers.