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GïR Y’ (François) naqirit à Paris le 1 5 septembre t<j 5 5 de Louis Giry, dont on vient de parler. L’éducation qu’il reçut de lui ne pouvoit être meilleure, soit pour les lettres, soit pour les mœurs. Au sortir du collège il eut la pensée de se. retirer du monde, 8c il choisit pour là retraite l’ordre des Minimes. Après y avoir fol licité fa réception, il y fut reçu sans la participation de son père, qui obtint un arrêt par lequel il lui étoit permis de retirer son fils du couvent de Chaillot, où il étoit entré, 8c de l’avoir quelque temps auprès de lui ? pour examiner fa vocation. L’épreuve qiylen fit durant trois mois ne pouvoit être plus grande. Mais voyant au bout de ce temps, que son fis croit toujours, ferme daptsJ.^ même résolution, & jugeant probablement qu’il était appelle à ce genre de vie, il confqnric qu’il, s’y engageât. Il reçut donc l’habit le 19 novembre 1652. Il fit profession le trente de novembre de l’année fui vante, ^ après quoi il se donna tout entier à la piété 8c à l’étude». Le progrès qu’il fit en peu de temps en philqlpphie 8c en théologie, porta ses supérieurs à le choisir ; poiu^qu r ; tenir une thèfe publique dans la ville d’Amiens, où il-surprit toute l’ailèmblée par la clarté 8c la, folidiré de ses réponses accompagnées d’une grande modestie. Bientôt après il fut chargé d’enseigner : ce qu’il fit avec, tant, de succès, qu’en 16 6 j il fut destiné pour fou tenir d^ns un chapitre général tenu à Marseille, une thèfe dédiée au roi de France, &c pour exposer aux yeux de, tout, son ordre 8c des nations étrangères son profond savoir, qu’il sembloit que la modeitie lui vouloit faire cacher. M. de Marinis, archevêque d’Avignon, qui présidoit ; à ce chapitre général, aîïura qu’il n’avoit jamais oui répondre avec tant de folidité. Après avoir enfeigué long-temps, félon la théologie de S. Thomas, il se dévoua à la théologie myftique, 8c prit la plume pour contacter son premier travail à l’enfance de J. G Cet ouvrage n’a pas encore vu le jour. Peu après il composa r entretien de J. C. avec l ’aine chrétienne, qu’il joignit, à des aspirations saintes en vers, dont il y a. plusieurs éditions à Paris & dans les provinces. Son petit livre des cent points d’humilité a été fort répandu, 8c la ducheffè de Ventadour l’a fait imprimer à ses dépens à Moulins. Les explications, les notes, & les réflexions qu’il a faites sur la régie du tiers-ordre de Sj. François de Paule, font recherchées par plusieurs personnes de piété. Son plus grand ouvrage, est la vie desfàints. Il le xevoyoit encore peu avant fa dernière maladie, pour le rendre le plus parfait qu’il lui feroic poflïble. Il a laine quantité de dilïèrtations •, les unes en latin, les autres en françois, parmi lesquelles il s’est trouvé un écrit contenant le deflèin d’un livre, qui aurait eu quarante chapitres, fous le titre de Singultus animœ peenitentis, 8c qui aurait été tout différent de celui que le cardinal Bellarmin a fait de Gemitu columbœ. Ménageant parfaitement bien son temps, il en trouva pour composer tous ses ouvrages, au milieu des autres emplois qu’il eut dans son ordre. Il y fut maître des novices, qui ne pouvoient manquer de profiter beaucoup fous fa conduite, parcequ il ne leur ordonnoit rien qu’il ne fît avec eux. Il ne quitta qu’avec peine ces novices, pour aller conduire des profès, en qualité de supérieur. Enfuite il fut affiliant du provincial, & n’eut pas rempli trois mois cette charge, que le provincial, tout habile qu’il étoit, reconnut que ce jeune religieux avoir une plus grande pénétration que lui, & ce fut ce qui le fit élire peu d’années après, pour lui fucceder. Quand le temps de fa supériorité fut fini, & qu’il fut redevenu iïmple religieux, il se trouva dans son centre, content d’obéir 8c de ne se mêler d’aucune affaire. Le P. Barré, célèbre religieux du même ordre, se fentant proche de fa fin, jetta les yeux sur le P. Giri, pour continuer les écoles charitables, qu’il avoit instituées en faveur dos pauvres enfans de la campagne. Le P. Giri ayant reconnu l’utilité de cet établissement, le continua après la mort du P. Barré avec une application infatigable, ioulagé pourtant dans le gouvernement du séminaire

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des^î, trefïes d’école de Paris, par M, ï’àbbé Sef vient, de Montigni. s & par M. Blohdeau, & se repoiant dà. séminaire de Rouen sur les foins de M. Fumechon, conseiller -clerc au parlement de Normandie, de M. Tourens, conseiller au même parlement, & de M. de l’Epinai, secrétaire du roi ! Le P. Giri àiloit trois fois k.semaine au séminaire de Paris, & prêchoit fouvent les maîtrises d’école, pour les inftmire de leurs devoirs. Il avoir une.fi grande facilité à concevoir 8c à s’exprimer, qu’il pouvoir prêcher sans préparation. H se contentoitd’écrke seulement le.dessein & l’ordre de ses fermons en latin, <àou, t les expressions font plus concifes, ’ que, celles du fVuçqjs, .. Le. dernier .fermon qu’il fit aux religieuses de, la Visitation de la rue S. Antoine j, le dimanche, dans fo&ave de. fa Tonflaints de l’année 1 o"S8 ., il y parla du bonheur de tous les saints, & dans le même, moment il fentit là première attaque de la maladie, qui l’emporta le 20 du mois de novembre dé la même année. À peine eut-il rendu le dernier foupir „ qu’un peintre fit son portrait. Sa vie a été écrite par le P. Claude. RafFron, Minime, affiliant provincial de là province de France. Elle éft" in-x 2., & a été imprimée à- Paris e, n 1 <> 9 1 . * Journal desfayans, tom. 9, p. 444. ÇISALDÈ, GIUELE, ou’GISLE, que quelques auteurs croient avoir été ’femme du roi Childeric III, dit l$&k On jdit que l’un .&’ l s autre embraflerent l’état monastique 1 Childeric a Sithieu, ou S. Bertin de Saint-Om, eri ? 8c non pas au mdnaftere de S. Emmerau de Ratishorme, comme diknt quelques-uns ; & Gifaldé

dans celui de Cochelfé dans l’évêché du- Frifinghen, . fi tant.’est .que Childeric ait été.marié, comme plusieurs l’ont cru."* Du Chêne, /. 1, aut. hist. Franc, p. j$}. Aventin. Mezerai, &c.

GISBERT (Jean) né à Çahors, le 1er janvier de l’art iiî^cj, entra dans la .société des Jésuites, le z octobre ? 1654. Il régenta pendant sept ans, tant les clafles inférieures que la rhétorique, 8c pendant quatre ans la philosophie à Jours, 8c la. théologie durant le même nombre d’années. Appelle ensuite à Toulouse, il fut chargé d’enseigner. encore la théologie dans l’université de cette ville, ce qu’il fit pendant dix-huit ans. On aflure qu’il avoit un génie vif & pénétrant j qu’il résolvoit avec autant de facilité que de folidité les questions les plus difficiles, & qu’il se plaifolt à inftmire la jeunefie, à raisonner avec elle, à lui infpirer du goût & de lamour pour l’étude, 8c à lui faciliter tous les moyens de s’f appliquer. Déchargé de l’emploi d’enseigner, on lui confia le gouvernement du collège de fa société dans la même ville de Toulouse., & il fut ensuite provincial de la même province. Il exerçoit cet emploi en 1 703. Il est mort à Toulouse, le 5 d’août de l’an 17 10. PreCque tous ses ouvrages concernent la théologie, comme on le voit pair la lilte suivante : 1. I n fummafn fanctï Thomiz qtitzjtiomsjuris & facli tïieologicœ in coÙegioTo* lofano fpeietads Jefu propugnatœ, en 16 ’70, in-folioi 1. Fera ideà tkeologim cum hijloria eccUjiafiicâ fociatee : à Toulouse, en 1676, in-11 j & nouvelle édition augmentée & beaucoup plus correcte, à Paris, en 1689, în-ix, 3. O ratio gratulatoria, pro rtge incolumi t à Touloufe, en 1 6S7, m-$ °, & dans le recueil de Ces difTetrations académiques, qui suivent : 4. Dijjertationes aca* dcmicœfelcclœ, olim in academia Tolofana pronuntiatee, &c. à Paris, en 1688, i/z-8°. Le privilège est du 24 juillet 1687. Les écrits contenus dans ce recueil, font i Petrus Paulo concors, fea difeordia Petrum inter & Paulumfalvo utriufque jure & honore comporta, differtatio theologica ; De Zoçimo pontifiez, in causa Pelagii & Cœlejîii dijjertatio tlieologica ; Defenjio cctiejiœ in negotio triiun capitulorutii ; De Honorio pontifia in causa Monothditarum t De Luca evangelijia, pro fiudiorunt injlauratione ; concio açademica 3 in qua multa explicatur ad Luca evangelium pertinentia : De Sebafliano martyre acadcmicc Tolofana patrono, concio açademica $ in qua apparet qub pertineae academiarum infiitutio : Prô rege incolumi j JèU Jbjpite Ludovico nutgno j oratio gratti-