Page:More - L’Utopie, trad. Stouvenel, 1842.djvu/245

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« D’ailleurs, outre les richesses renfermées dans l’île, ils sont encore, je crois vous l’avoir déjà dit, créanciers de plusieurs états, pour d’immenses capitaux. C’est avec une partie de cet argent qu’ils louent des soldats de tous pays, et principalement du pays des Zapolètes, qui est situé à l’est de l’Utopie, à une distance de cinq cent mille pas.

« Le Zapolète, peuple barbare, farouche et sauvage, ne se plaît qu’au milieu des forêts et des rochers où il a été nourri. Endurci à la peine, il souffre patiemment le froid, le chaud et le travail. Les délices de la vie lui sont inconnues ; il néglige l’agriculture, l’art de se bien loger et celui de se bien vêtir. Il ne possède d’autre industrie que le soin des troupeaux, et le plus souvent, il n’a d’autres moyens d’existence que la chasse et le pillage.

« Exclusivement nés pour la guerre, les Zapolètes recherchent et saisissent avidement toutes les occasions de la faire ; alors ils descendent par milliers de leurs montagnes, et