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NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE.

ligieuse était, en ce temps, plus à la portée des masses que la réforme sociale.

Le texte latin de l’Utopie fut réimprimé à Glascow (1750), 1 vol. in-8o. Raphe Robinson la traduisit en anglais, l’an 1551. L’évêque Burnet publia une nouvelle traduction anglaise, en 1682. Hallam donne la préférence à cette dernière : « On peut, dit-il, se croire dans Brobdingnag, en lisant l’Utopie dans la traduction de Burnet, tant il y a de ressemblance dans la veine de gaieté satirique et dans la facilité du style. »

En France, il y a eu jusqu’à présent trois traductions de l’Utopie ; d’abord, celle de Jehan le Blond (Paris, 1550, 1 vol. in-8o) ; en second lieu, celle de Gueudeville, ci-devant bénédictin, et depuis calviniste (Leyde, 1715, et Amsterdam, 1730) ; enfin, celle de Th. Rousseau (Paris, 1789). Brunet, dans sa bibliographie, dit de Gueudeville, que sa traduction n’est ni élégante ni exacte, et que celle de Rousseau, si elle n’est pas mieux écrite, est au moins plus littérale. Gueudeville fait lui-même bon marché de sa traduction dans sa préface ; voici ses paroles :

« On ne doit pas s’attendre ici à une traduction exacte, et qui ne fasse que rendre précisément le sens de l’auteur. J’avertis d’avance que je ne me suis point arrêté à ce scrupule-là ; j’ai souvent étendu l’idée ; je lui ai donné le peu d’enjouement dont je suis capable…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Je suis obligé d’avouer naturellement que l’Utopie française m’a coûté beaucoup de peine et de travail. Soit l’affectation du latin qui, selon moi, n’est rien moins