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rez tout seul l’accomplir, et je voulais vous offrir de la partager entre nous trois, n’est-ce pas, Stenson ?

— J’accepte de grand cœur, j’avais déjà pensé à offrir mes services à notre ami.

Dolbret leur tendit ses deux mains.

— J’accepte votre offre si généreuse. Cependant permettez-moi de vous dire que je ne mérite pas une telle amitié.

— Je vous en prie, dit Stenson.

— Et aussi j’ai un scrupule. La besogne que j’ai devant moi est peut-être plus longue que nous ne serions portés à le croire, et ce serait vous détourner pour longtemps de votre route que de vous demander de me suivre. En effet vous devez le comprendre, la tâche qui s’offre à moi ne se limite pas à la punition des coupables, au châtiment de ceux qui ont attenté à la vie de Miss Mortimer. La vie de John Mortimer est menacée, et c’est un nouveau devoir pour moi d’aller le défendre contre Horner et ses complices. Miss Mortimer ne me l’a pas demandé, elle ne m’en a pas même parlé ; elle ne sait pas que je soupçonne ses liens de parenté avec le Portugais, mais puisque le hasard m’a mis sur la trace du secret, je me dois à moi-même et je dois à Miss Mortimer de protéger sa famille contre ces gens-là. Demain je lui dirai tout et je lui offrirai mes services. Comme vous voyez, mes amis, la tâche que j’ai à remplir est, je ne dirai pas difficile, mais longue, et pour me suivre, il vous faudrait changer complètement votre itinéraire. Du reste, je serai exposé à des dangers que je n’ai pas le droit de vous faire partager.

— Mon cher docteur, dit Stenson, nous savons