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question de savoir si nous devons tirer vengeance d’eux regarde surtout Miss Mortimer, et qui sait si elle ne jugera pas à propos de laisser les choses où elles en sont ? Il faut donc attendre son rétablissement avant d’agir.

— Et si elle nous demande de la venger, dit Wigelius ?

— Je doute, reprit Stenson, qu’elle choisisse cette ligne de conduite. Elle vous demandera, Dolbret, de la protéger, elle et son parent, contre leurs entreprises. Et alors, ajouta-t-il, Wigelius et moi serons à votre disposition.

— Il s’agira probablement, dit Pierre, d’aller avertir John Mortimer des projets formés contre lui.

— Oui.

— Il faudra prendre les devants, en arrivant à Lourenço Marqués, et le mettre en garde.

— Il y a mieux que cela, dit Stenson. Au lieu d’attendre que le bateau arrive à Lourenço, sans en dire un mot, nous ferions mieux de débarquer à Durban et, de là, de nous rendre à Lourenço en passant par Prétoria. De cette façon, si nos ennemis ne se doutent de rien, nous arriverons avant eux, et John Mortimer sera sauvé.

Pendant que Miss Berthe sommeillait, Pierre repassait dans son esprit toutes ces choses : il se torturait l’esprit pour trouver une solution au problème. Mille fois il se posait la question : Faudra-t-il aller à Lourenço ? que va demander Berthe ?

Tout était rentré dans le calme habituel. La fin du bal avait chassé la gaîté qu’il avait fait naître et la vie monotone et ennuyeuse avait re-