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Il se peut qu’il parte ce soir ; en tous cas, nous serons là. Mais pour la minute, ce n’est pas ce que j’ai à vous dire de plus important. Comme vous me l’avez déjà dit, vous devez quitter Durban après demain pour aller rejoindre votre oncle à Lourenço.

— En effet.

— Eh ! bien, il ne faut pas que vous partiez, il faut que vous restiez ici jusqu’à nouvel ordre…

— Mais c’est impossible, que voulez-vous que je fasse dans ce cloître ?

— Vous allez comprendre en deux mots.

— Mon Dieu, dit Berthe, est-ce que nos ennemis ont encore machiné quelque plan contre nous ?

— Non, pas tout à fait. Ils sont encore à bord du « City of Lisbon » et se rendront à Lourenço dans deux jours. Mais il y a autre chose ; j’ai vu l’évêque sans sa barbe et habillé comme tout le monde.

— Ici, à terre ?

— Oui, à mon hôtel. J’étais seul dans ma chambre, quand j’entends frapper. Sans avoir attendu la réponse, on ouvre la porte et je me trouve face à face avec Daniel Horner. Je l’ai reconnu tout de suite. Je n’ai pas pu faire autrement que d’être poli avec lui ; il m’a demandé la permission de causer quelques instants, ce que je n’ai pu refuser.

— Monsieur Dolbret, a-t-il dit, je suis le seul honnête homme des quatre ministres avec lesquels vous avez fait le voyage jusqu’à Durban.

J’eus envie de lui faire remarquer qu’il se vantait peut-être un peu, mais c’était intempestif, je le laissai continuer.