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Le 8, Waag, accompagné d’un aide, commença son excursion à pied au Cordon de las Tobas, et, le 14, il arriva à un point dont il calcule la situation à dix kilomètres du Fta-Leufu ; mais la neige l’empêcha de continuer l’ascension de la montagne. Il avait traversé des forêts d’arbres énormes qui avaient jusqu’à huit mètres de circonférence, et dont la hauteur atteignait à quarante mètres.

Le 20 avril, il retourna au Commissariat du 16 de Octubre, après cinquante jours de travaux et de privations (pl. XXVIII).

Tandis que Waag explorait le Fta-Leufu et le Carrenleufu, et Kastrupp les environs du lac General Paz, Von Platten visitait les rios Pico et Frias ; il partit en suivant la direction du nord-ouest par la charrière de la colonie 16 de Octubre, en traversant ensuite la vallée humide et fertile de Gennua, limitée au nord par des collines de trois cents mètres de hauteur, séparées des montagnes de Potrachoique par le large Cañadon de Lemsañeu. Les coteaux du sud ont à peu près la même hauteur. Suivant le cours d’un arroyo, il passa au sud du petit mont Gesketomaiken ; et entrant dans une large vallée qui s’étend à l’ouest et qui est traversée par les rios Quersuncon et Cherque, il continua sa route à l’est de ce dernier jusqu’à une hauteur de 790 mètres où le Cherque se rétrécit, et reçoit ensuite un affluent provenant des coteaux de l’est. Avant de recevoir son affluent de l’ouest, le Cherque s’encaisse dans un étroit cañadon dont les bords à l’est sont élevés et escarpés, tandis que ceux de l’ouest s’étendent en vaste plateau formant la division des eaux du Cherque et du Pico.

Les montagnes au sud-est de la dépression transversale s’élèvent rapidement jusqu’à une hauteur de 1300 à 1400 mètres.

L’arroyo a sa source dans les grands marais et les petites lagunes de la colline de Los Baguales (1300 m.) où naît aussi l’arroyo Omckel que Von Platten suivit au sud jusqu’à la vallée du Rio Frias, lequel a aussi son origine dans les mêmes coteaux. Il traversa cette vallée en suivant la direction du sud jusqu’à rencontrer la lagune, origine de l’arroyo Apeleg, et tourna ensuite à l’ouest jusqu’à la première rivière du sud qui naît dans les montagnes neigeuses.

En arrivant en face du Cerro Caceres, il monta au sommet d’un plateau situé à cinquante mètres au-dessus du niveau du rio Frias et vit que les chaînes de montagnes étaient entrecoupées au nord comme au sud. L’épaisse forêt l’empêchant d’arriver jusqu’à elles, il suivit le cours du fleuve au nord jusqu’à