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qui descendent des monts de Cholila et de Pirque. S’ouvrant un chemin par le versant des monts, Frey pénétra dans la vallée formée par cette rivière, s’étendant dans la direction de l’ouest, et où il se trouve un établissement.

En suivant cette rivière, il arriva à son embouchure dans le lac Puelo. Il ne put, à cause des forêts impénétrables et des marécages, parcourir les côtés du lac, et se contenta de les observer depuis une hauteur. Il nota au sud les sommets neigeux de Tres Picos que le docteur Steffen, dans sa carte, appelle « Cerro de los Castillos ». Cette montagne est séparée de la chaîne neigeuse qui se prolonge au nord par une rivière qui vient du sud et qui s’incorpore au lac Puelo. Cette chaîne est aussi coupée par le Rio Puelo, déversoir du lac du même nom, lequel, dans la partie aperçue par Frey, s’étend d’environ quinze kilomètres du nord au sud, formant au nord deux échancrures entre lesquelles s’élève la colline Curamahuida ; dans celle de l’est, se déverse l’Epuyen, et, dans celle de l’ouest, une autre rivière qui descend du nord. Au nord s’élève le Cerro Pilquitron, continuation des hauteurs qui se prolongent depuis le Nahuel-Huapi ; du Pilquitron au sud continue une chaîne jusqu’à la montagne située en face de l’estancia Maiten.

En suivant la vallée, entre les deux montagnes, Frey se dirigea au nord afin de rattacher le Tronador à la zone de ses observations. Dans la vallée, il traversa des cours d’eau qui descendaient des deux montagnes, et qui, réunis en deux rivières, se déversent dans le second bras du lac Puelo. La rivière formée par les eaux de la chaîne de l’est arrose des terres fertiles et propres à l’élevage. Celle de l’ouest, alimentée de même par les eaux de cette direction, prend sa source dans un glacier de la Cordillère neigeuse.

Gravissant une haute colline qu’il appella « Los Baguales », il aperçut le panorama qui se déroulait au nord : en face, une montagne à forme pyramidale ; à gauche et un peu plus au nord, les divers pics du cerro Valverde ; entre celui-là et la Cordillère neigeuse de l’occident, une rivière qui coule à l’ouest, formée de deux affluents principaux qui descendent, l’un entre le cerro Piramide et Los Baguales, en longeant la chaîne de l’est, et l’autre, plus considérable, qui court au nord-ouest entre les pics du Piramide et du Valverde. La première des deux rivières reçoit toutes ses eaux de l’ouest, lesquelles en partie procèdent d’un nouveau bassin lacustre, le lac Escondido, qui s’étend apparemment de l’est à l’ouest, sur un axe de dix kilomètres et à l’extrémité duquel s’élève une montagne caracté-